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Une fille à la Vanille
18 mai 2008

Ensablée

Un œil bien plus ouvert que l’autre, visage crispé dans une mimique clownesque, digne d’un bon poivrot j’observe et je philosophe mathématiquement sur l’averse, versée. La pluie tombe, verticalement ses centaines de milliers de pointillés, si rapprochés se chevauchent sans couper le rythme monotone de cette pluie si fine ferme tout doucement mon autre œil, l’endormi. Un ciel pourtant bien lumineux agrandi le contraste de ces deux yeux vitreux qui jamais ne s’arrachent, de la contemplation qui parait infinie, de cette pluie ma foi qui tombe toujours bien droit.
Pourquoi les excès font tendre aux opposés, ne connaissent t-ils pas la tendre médiation, la moyenne la banale la commune ardeur, celle qui ouvre les yeux bien parallèles tu vois ? Alors tantôt un œil ouvert jusqu’en bouffer la paupière qui s’assèche et il tire tellement l’empire s’étend. Tantôt l’autre considéré comme tel jusqu’à la limite, la borne infranchissable d’un jeu qui le fatigue, il s’en laisse déjà aller dans le profond sommeil qu’on appelle trépas.
 

La bouche aussi est prise dans la vague, les flux et les reflux d’un liquide malveillant dans un sang innocent entraînent avec eux l’abandon physique et non métaphysique d’une lèvre supérieure presque là par hasard. Elle penche en avant au risque d'entraîner dans sa chute, 68 kilos et oui les petits poulets, vers l'avant de sa moue maladive. Le reflet de cette lutte intérieure, exprimée par les tressautements de ses coins dans une tentative de sourire font gonfler ses joues et disparaître à tout jamais croyait-elle ce qui restait d'ouverture d'esprit dans l'oeil féblard.
L'autre mis peu de temps à suivre, la pluie s'était arrêtée, comme en suspension dans l'air les trompettes sonnaient en choeur avec le saxo d'un grand coeur noir. Le swing prenait les orteils, les pieds les mollets, tapotait mes fesses pour entraîner mes doigts dans leur balancement entraînant.

Rien de mieux que de fermer les yeux pour communier avec la musique pensa-t-elle, ivre morte, pour se donner bonne conscience.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
T
"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous" <br /> Paul Eluard (Ce n’est pas moi qui le dis hein..)<br /> Donc en gros, les deux machins qui se sont percutés,<br /> ils avaient tout simplement rencard, et voilà c'était pas plus compliqué que ça !<br /> On a la réponse à la question de l'origine du monde, de Dieu, de qui la poule ou l'oeuf en premier (c'est la poule, elle avait rendez vous avec un alligator préhistorique) etc…<br /> <br /> Et surtout que ce n’est sûrement pas grâce au hasard si tu es tombée chez moi, <br /> il devait être écrit quelque part qu'on avait rendez-vous :-)
M
ah bon ?<br /> dieu, tout ça ?<br /> j'sais pas moi le big bang l'histoire de deux trucs qui se sont percutés par hasard à un moment précis et qui ont fait hop le monde, j'y crois.<br /> c'est le hasard, ça.<br /> dieu c'est pas le hasard, mais tout d'suite ça m'dit moins.<br /> enfin bon<br /> d'accord<br /> alors
T
Le hasard n'existe pas
M
Oh !<br /> Trouvée ! <br /> (par le hasard le plus complet, cela dit)
F
la pluie est aveugle mais toi t'a deux yeux;le jeu est truqué...
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